Voyager en train en Europe de l’Est, c’est l’une des plus belles façons de découvrir un visage encore authentique du continent, loin des circuits touristiques surchargés. Les voies ferrées relient des capitales méconnues, des paysages de montagnes, de plaines et de vallées, avec un charme rétro qui change des vols low-cost et des city-trips express. Et bonne nouvelle : ce type de voyage reste parmi les plus abordables d’Europe.
Pourquoi choisir le train pour explorer l’Europe de l’Est ?
Le train est un excellent compromis entre budget maîtrisé, authenticité et confort. Voici pourquoi il s’impose comme un choix malin pour explorer les capitales de l’Europe de l’Est :
- Prix souvent inférieurs à l’Ouest de l’Europe : les billets nationaux et internationaux restent globalement bon marché, surtout si vous réservez directement auprès des compagnies ferroviaires locales.
- Liberté de mouvement : vous pouvez descendre, prolonger une étape, improviser une escale dans une petite ville ou un parc national sans repasser systématiquement par un aéroport.
- Rencontres et immersion : les wagons sont un lieu d’échange avec les locaux, particulièrement dans les trains de nuit et les lignes régionales.
- Vue panoramique : les lignes traversent montagnes, forêts, villages et campagnes, offrant des paysages impossibles à voir depuis le ciel.
- Empreinte carbone réduite : le train reste l’un des moyens de transport longue distance les moins polluants, idéal pour un voyageur responsable.
En Europe de l’Est, beaucoup de gares sont centrales, parfois installées dans de majestueux bâtiments historiques, ce qui facilite les arrivées et départs tout en ajoutant un charme indéniable au voyage.
Itinéraire suggéré : un mois pour relier sept capitales méconnues
Voici une suggestion d’itinéraire ferroviaire d’environ trois à quatre semaines pour découvrir des capitales moins visitées que Prague ou Budapest, tout en profitant de tarifs doux :
- Ljubljana (Slovénie)
- Zagreb (Croatie)
- Sarajevo (Bosnie-Herzégovine)
- Belgrade (Serbie)
- Sofia (Bulgarie)
- Skopje (Macédoine du Nord)
- Bucarest (Roumanie)
Ce périple forme une sorte de boucle sud-est, simple à adapter selon votre temps disponible et votre budget.
Ljubljana : porte d’entrée verte et charmante
Ljubljana, capitale slovène, est souvent ignorée au profit du littoral croate, pourtant elle séduit par son atmosphère paisible et son centre piétonnier bordé de terrasses.
À ne pas manquer :
- Le château de Ljubljana, accessible à pied ou en funiculaire
- Les berges de la Ljubljanica, parfaites pour un café en terrasse
- Le marché central et les ponts emblématiques (Pont des Dragons, Triple Pont)
Arriver en train : de nombreuses liaisons existent depuis l’Italie (Trieste, Venise), l’Autriche (Vienne, Graz) ou la Croatie (Zagreb). La gare centrale se trouve à quelques minutes à pied du centre.
Zagreb : capitale culturelle à taille humaine
Depuis Ljubljana, un train direct vous emmène à Zagreb en quelques heures. La capitale croate est un joyau discret, souvent délaissé par ceux qui foncent vers la côte adriatique.
À découvrir :
- La Ville haute (Gornji Grad) avec ses ruelles pavées et l’église Saint-Marc
- Le Musée des relations rompues, original et émouvant
- Les cafés animés de la rue Tkalčićeva
Zagreb est une excellente base pour goûter à la gastronomie croate à prix modérés, loin des tarifs touristiques de Dubrovnik ou Split.
Sarajevo : mélange d’Orient et d’Occident
Depuis Zagreb, il est possible de rejoindre Sarajevo via des trains ou bus-trains combinés (les horaires évoluent, il est donc utile de vérifier sur les sites locaux). Le trajet est déjà un voyage en soi, traversant montagnes et vallées bosniennes.
Ce qui rend Sarajevo unique :
- La vieille ville de Baščaršija, d’influence ottomane, avec ses mosquées, bazars et cafés orientaux
- Les traces visibles de l’histoire récente, notamment du siège de Sarajevo
- Une gastronomie généreuse (burek, cevapcici, baklava) à prix très accessibles
L’ambiance y est chaleureuse, les habitants accueillants, et le coût de la vie parmi les plus bas de ce circuit.
Belgrade : énergie brute sur le Danube
La liaison Sarajevo–Belgrade s’effectue en général via bus ou bus + train, selon la saison. Belgrade, capitale serbe, bouscule les clichés : façades austères, mais vie nocturne intense et scène artistique dynamique.
À explorer :
- La forteresse de Kalemegdan, avec vue sur la confluence du Danube et de la Save
- Les bars flottants sur le Danube (splavovi), typiques des nuits belgradoises
- Le quartier bohème de Skadarlija et ses tavernes traditionnelles
Belgrade est également un nœud ferroviaire important, offrant des connexions pratiques vers la Bulgarie, la Macédoine du Nord et la Roumanie.
Sofia : capitale discrète aux influences multiples
De Belgrade, un train de nuit ou de jour permet de rejoindre Sofia. Le paysage se fait plus montagneux, surtout à l’approche de la Bulgarie.
À voir :
- La cathédrale Alexandre-Nevski, symbole de la ville
- Les vestiges romains intégrés au tissu urbain moderne
- Les parcs ombragés, idéals pour faire une pause entre deux visites
Sofia est une des capitales les plus abordables du continent : hébergements, repas et transports urbains y sont très bon marché par rapport à l’Europe de l’Ouest.
Skopje : architecture contrastée et ambiance balkanique
Depuis Sofia, plusieurs trains quotidiens rejoignent Skopje. Le poste-frontière peut prendre un peu de temps, mais le trajet reste agréable.
Ce qui marque à Skopje :
- L’architecture éclectique du centre, mélange de monuments récents et de bâtiments plus anciens
- Le Vieux Bazar (Čaršija), à l’atmosphère orientale, l’un des plus grands des Balkans
- Les excursions possibles vers le canyon de Matka ou le lac d’Ohrid (accès en bus depuis Skopje)
Skopje est une étape idéale pour ressentir l’âme des Balkans, entre influences ottomanes, slaves et méditerranéennes.
Bucarest : charme décadent et boulevards monumentaux
Enfin, depuis Skopje, vous pouvez gagner Bucarest via Sofia ou Belgrade, en combinant plusieurs segments ferroviaires. Bucarest clôture magnifiquement ce parcours, avec son mélange d’architecture néoclassique, art nouveau, communiste et contemporaine.
Incontournables :
- Le Palais du Parlement, symbole de l’ère Ceaușescu
- Le quartier Lipscani, cœur historique animé
- Les parcs Herăstrău ou Cişmigiu pour se mettre au vert
Bucarest est également une porte d’entrée vers la Transylvanie (Brasov, Sibiu, Cluj), facilement accessible en train pour prolonger le voyage.
Budget et passes ferroviaires : comment voyager à moindre coût
Pour que ce voyage reste abordable, quelques stratégies s’imposent :
- Comparer passes et billets à l’unité : les pass type Interrail/Eurail offrent une grande liberté, mais les billets locaux sont parfois moins chers. Selon la durée, il est souvent rentable de combiner un petit pass avec des achats ponctuels.
- Réserver en avance les trains internationaux : certaines lignes entre pays peuvent nécessiter une réservation obligatoire, surtout pour les trains de nuit.
- Privilégier les trains régionaux : plus lents, mais souvent bien moins chers, ils permettent de s’arrêter dans des villes intermédiaires.
- Voyager de nuit sur les longs trajets : couchettes ou compartiments assis permettent d’économiser une nuit d’hôtel, à condition de réserver à l’avance sur les axes populaires.
En combinant hébergements simples (auberges, chambres chez l’habitant, petites pensions) et restauration locale, un budget quotidien raisonnable suffit largement dans la plupart de ces pays.
Quand partir pour un voyage ferroviaire en Europe de l’Est ?
L’Europe de l’Est connaît de vrais contrastes saisonniers. Le choix de la période influence l’expérience :
- Printemps (avril–juin) : températures douces, nature verdoyante, moins de touristes. Idéal pour un voyage équilibré.
- Été (juillet–août) : journées longues, festivals et vie nocturne animée. En contrepartie, chaleur parfois intense dans certaines villes et wagons non climatisés sur certaines lignes.
- Automne (septembre–octobre) : belles couleurs, météo encore clémente, tarifs souvent plus bas après la haute saison.
- Hiver (novembre–mars) : atmosphère particulière, marchés de Noël dans certaines capitales, mais journées courtes et froid marqué selon les régions.
Pour un premier voyage ferroviaire dans cette zone, la fin du printemps ou le début de l’automne offrent généralement le meilleur compromis entre météo, prix et fréquentation.
Conseils pratiques pour un itinéraire fluide et agréable
Quelques recommandations pour tirer le meilleur parti de ce type de voyage en train :
- Vérifier les horaires sur les sites nationaux : les plateformes globales ne recensent pas toujours les lignes régionales. Consultez les compagnies locales (Slovénie, Croatie, Serbie, Bulgarie, Roumanie, etc.).
- Prévoir des marges : certains trains peuvent avoir du retard, surtout sur les lignes internationales. Évitez les correspondances trop serrées.
- Ne pas surcharger l’itinéraire : mieux vaut passer trois nuits dans une capitale que d’enchaîner les villes au pas de course. Le plaisir du train, c’est aussi de prendre son temps.
- Garder un peu de cash : tous les trains ou guichets n’acceptent pas la carte bancaire, en particulier dans les petites gares.
- Utiliser les gares comme repères : souvent proches des centres, elles servent de point de départ pratique pour trouver son hébergement à pied ou en transport public.
Un voyage ferroviaire en Europe de l’Est est une invitation à ralentir, à renouer avec le temps long du déplacement et à découvrir des capitales encore préservées du tourisme de masse. Entre gares historiques, paysages grandioses et rencontres spontanées, cet itinéraire authentique et abordable offre une manière différente de parcourir le continent européen, pour des souvenirs durables et un regard neuf sur cette région fascinante.

